Un article que j'ai écrit en 2005 pour le defunt Bulletin FACIL, que j'éditais à l'époque où j'étais membre du CA de FACIL, pour l'appropriation collective de l'informatique libre.
Censure sur Internet et informatique libre (PDF original)
Le marché de la censure
Plusieurs grandes transnationales de l’industrie informatique participent en Chine, en Tunisie et ailleurs dans le monde au marché grandissant de la mise en place de systèmes de surveillance des utilisateurs d’Internet. Ces corporations collaborent avec les régimes répressifs sans remords apparents quand des internautes sont emprisonnés. Par exemple, Microsoft, qui a récemment collaboré à la censure faite par le gouvernement chinois[1], a annoncé en août 2005 un partenariat avec le Comité d’organisation du Sommet mondial sur la Société de l’information (COSMSI). Le président du COSMSI est Habib Ammar, ancien général Tunisien dénoncé par Reporters sans frontières, l’Organisation mondiale contre la torture, l’Association suisse contre l’impunité et d’autres organismes internationaux de défense des droits de l’homme comme étant le principal responsable de la pratique de la torture en Tunisie dans les années 1980. Ces informations sont peu rassurantes pour l’avenir d’Internet quand on se rappelle que l’objectif du Sommet est de dresser un plan pour la construction de la « société de l’information », entre autres pour la gouvernance d’Internet. D’autres corporations comme Cisco systems, Sun Microsystems et Nortel au Canada ont aussi collaboré activement à la configuration de milliers de routeurs afin qu’ils détectent l’utilisation d’expressions interdites par les régimes pratiquant la censure et afin qu’ils empêchent l’accès à des dizaines de milliers de sites Internet à travers le monde.