GAFA(M) – Adopter, étendre, anéantir

Ce texte est paru dans le numéro 92 de la revue à bâbord !

Le troisième texte de cette série sur les GAFAM porte sur Microsoft, omniprésent dans le monde du travail et dont la stratégie technico-commerciale est féroce.

Microsoft naît en 1975 pour commercialiser un langage de programmation populaire sur les premiers ordinateurs personnels. Ce n’est cependant que quelques années plus tard que l’entreprise prendra véritablement de l’importance en profitant du projet d’IBM, un géant de l’informatique de l’époque, et se lancera dans le marché des ordinateurs personnels avec un nouveau concept. À l’aide d’un coup de pouce des influents parents du futur milliardaire Bill Gates, Microsoft réussira à vendre à IBM une licence permettant d’utiliser le système d’exploitation MS-DOS que Microsoft a acheté à une autre entreprise. Un système d’exploitation étant une composante immatérielle essentielle au fonctionnement d’un ordinateur, Microsoft comprend qu’il peut générer d’importants revenus en se rendant indispensable au fonctionnement de tous les logiciels créés pour les nouveaux ordinateurs personnels d’IBM, et détourne à son avantage la réputation d’IBM bien établie dans le milieu des affaires. Microsoft a la clairvoyance de préférer une entente lui assurant un revenu pour chaque ordinateur vendu avec son système, ce que ses critiques appellent la « taxe Microsoft ».

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(G)AFAM – Ne pas être malveillant?

Article paru dans le numéro 91 de la revue à bâbord !

En 2015, Google devient Alphabet, compagnie mère chapeautant une diversité d’entreprises et de services. Au moment de cette restructuration, le code de conduite de Google est modifié et ne comporte plus la devise « don't be evil », pilier de la culture de l’entreprise depuis 2000.

À l'origine, Google est une entreprise Web proposant un moteur de recherche basé sur un algorithme très performant, développé dans le cadre des études universitaires de ses fondateurs. Son efficacité redoutable pour trouver de l’information sur la toile naissante fait en sorte que Google éclipse rapidement la plupart de ses prédécesseurs. Son succès est tel qu’à partir de 2004, on commence à utiliser le verbe « googueler » pour signifier « faire une recherche sur le Web », et ce, dans plusieurs langues. Ainsi, Google est devenu un passage quasi obligé pour toute recherche d’information en ligne. Encore aujourd’hui, environ 87 % des requêtes d’information effectuées sur la toile utilisent Google.

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G(A)FAM – Amazon ou le capitalisme mégalomane

On critique souvent les GAFAM – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft–, ces grandes entreprises ayant atteint un haut niveau de fortune et d'influence grâce à Internet. Au-delà de la grande diversité de critiques formulées à leur endroit, quel portrait général peut-on se faire de ces géants du Web ? Premier article d’une série exposant les problèmes que pose chacune de ces grandes entreprises.

Il peut sembler étrange de considérer Amazon comme un géant proprement numérique, au même titre que Microsoft ou Google. En effet, l’entreprise pourrait facilement passer pour une grande entreprise de vente en ligne et de distribution de livres et de biens matériels. Amazon a fait ses débuts, dès 1995, comme l’une des premières boutiques Web spécialisées dans la vente de livres. Son fondateur, Jeff Bezos, n’a pas choisi de vendre des livres par amour de la littérature, mais bien, de son propre aveu, par intérêt pour la croissance de son capital : il estimait que les bouquins étaient ce qui avait le plus de potentiel pour la vente en ligne. Au fil des ans, Amazon en viendra à vendre de tout.

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Le marché de la censure

Un article que j'ai écrit en 2005 pour le defunt Bulletin FACIL, que j'éditais à l'époque où j'étais membre du CA de FACIL, pour l'appropriation collective de l'informatique libre.
Censure sur Internet et informatique libre (PDF original)

Le marché de la censure

Plusieurs grandes transnationales de l’industrie informatique participent en Chine, en Tunisie et ailleurs dans le monde au marché grandissant de la mise en place de systèmes de surveillance des utilisateurs d’Internet. Ces corporations collaborent avec les régimes répressifs sans remords apparents quand des internautes sont emprisonnés. Par exemple, Microsoft, qui a récemment collaboré à la censure faite par le gouvernement chinois[1], a annoncé en août 2005 un partenariat avec le Comité d’organisation du Sommet mondial sur la Société de l’information (COSMSI). Le président du COSMSI est Habib Ammar, ancien général Tunisien dénoncé par Reporters sans frontières, l’Organisation mondiale contre la torture, l’Association suisse contre l’impunité et d’autres organismes internationaux de défense des droits de l’homme comme étant le principal responsable de la pratique de la torture en Tunisie dans les années 1980. Ces informations sont peu rassurantes pour l’avenir d’Internet quand on se rappelle que l’objectif du Sommet est de dresser un plan pour la construction de la « société de l’information », entre autres pour la gouvernance d’Internet. D’autres corporations comme Cisco systems, Sun Microsystems et Nortel au Canada ont aussi collaboré activement à la configuration de milliers de routeurs afin qu’ils détectent l’utilisation d’expressions interdites par les régimes pratiquant la censure et afin qu’ils empêchent l’accès à des dizaines de milliers de sites Internet à travers le monde.

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Votre visage, future clé de votre vie privée?

Article initialement publié dans la revue À bâbord !, no 81 et dans Ricochet:

Dans un monde qui carbure à la sécurité, l’urgence de recourir à des moyens efficaces et inviolables pour authentifier les personnes prend l’allure d’une véritable quête. Des nouvelles technologies de reconnaissance des visages sont présentées par leurs promotrices et promoteurs comme des solutions séduisantes, mais elles génèrent aussi des inquiétudes légitimes.

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Endoctrinement technologique à l’école

Article publié dans la publié dans la revue À bâbord !, no 76.

Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) exercent déjà un contrôle sans précédent sur Internet. Afin de fidéliser leur future clientèle, ils utilisent aussi leur influence en matière d’éducation. Le matériel informatique, les logiciels, les services en ligne, les outils pédagogique et leur diffusion, certains programmes scolaires et même des méthodes pédagogiques portent leur marque.

Ces firmes ont mis en place des outils, des programmes de formation, de certification et de perfectionnement destinés exclusivement aux enseignantes et enseignants : « Apple Teacher », « Microsoft Innovation Educator », « Communauté des enseignants Microsoft », « G Suite for Education », « Google Classroom », « Amazon Inspire », « inspirED », « Facebook for Education », etc. De plus, elles dépensent des milliards en lobbying pour influencer l’élaboration des programmes scolaires – le plus souvent sans que leurs propositions aient des effets positifs. Au Québec, on assiste à l’intrusion silencieuse de Google dans les écoles primaires. En effet, on crée des comptes Google à de plus en plus d’élèves du primaire pour qu’elles et ils puissent participer à des activités scolaires utilisant des services Google – services qui n’ont rien de particulièrement innovants ou uniques et qui pourraient être remplacés par des logiciels libres équivalents. En plus de former de futurs utilisateurs et utilisatrices, Google récolte des données d’utilisation portant sur ces enfants. Comment espérer que l’éducation primaire assure le développement de l’esprit critique si elle utilise des technologies marchandes qui ciblent la clientèle des enfants avec la complicité des institutions scolaires ? Notons que l’influence de Silicon Valley sur les systèmes d’éducation ne s’arrête pas aux GAFAM. Plusieurs autres joueurs du monde informatique, de partout et de toute taille, imitent les grands et finissent par convaincre des vertus pédagogiques hypothétiques de leurs produits (ex : les tableaux blancs interactifs).

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À la recherche du téléphone éthique

Article initialement publié dans la revue À bâbord !

Pour les militant·e·s de gauche, choisir un téléphone intelligent peut s’avérer une tâche complexe. Une variété de critères éthiques existe, mais il est difficile, voire impossible, de trouver un appareil pouvant les satisfaire tous. Est-il possible de changer les pratiques des grands fabricants et autres emblèmes de l’ère techno-capitaliste?

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L’informatique en démocratie directe

Entrevue avec Antoine Beaupré, membre du projet Debian. Propos recueillis par Yannick Delbecque. Entrevue publié dans la revue À bâbord, no 71, pp 24 et 25.

Le congrès annuel des développeur·e·s du système d’exploitation libre DebianDebConf 2017 – a eu lieu en août dernier pour la première fois à Montréal. Antoine Beaupré est Développeur Debian depuis 9 ans et utilisateur depuis 15 ans.

Logo DebConf2017

ÀB ! : Qu’est-ce que le projet Debian ?

Debian est un projet visant à développer un système d’exploitation, comme Windows ou MacOS. Cependant, Debian, c’est aussi un projet social. C’est une organisation d’environ 600 personnes – programmeuses et programmeurs, gestionnaires de systèmes, graphistes, spécialistes des communications, etc. Les participant·e·s au projet proviennent d’un peu partout dans le monde et développent principalement le logiciel Debian. Debian est un système d’exploitation pouvant être installé sur des ordinateurs portables, sur des serveurs et même, depuis peu, sur des téléphones intelligents.

ÀB ! : Qu’est-ce que DebConf ? Quel rôle joue ce congrès dans l’univers Debian ? Quel impact sur Montréal ?

DebConf est un congrès annuel portant sur le projet Debian, destiné aux développeurs Debian et à tous ceux et celles qui sont intéressé·e·s par le projet. DebConf est une forme d’excroissance de Debian, car le congrès est organisé de manière autonome au projet Debian lui-même. Le choix des villes où DebConf se déroulent est fait en respectant un principe d’alternance entre l’est et l’ouest du monde (le prochain congrès aura lieu à Taïwan).
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L’effet hacker sur la démocratie

par Yannick Delbecque1

Note: Cet article est initialement paru dans la revue Nouveaux Cahiers du socialisme no 17 « Démocratie : entre dérives et recomposition », hiver, 2017, pp. 181–189. Je tiens à remercier le comité d'édition de ce numéro pour leurs nombreux commentaires et nombreuses demandes d'éclaircissements sur la version initiale de cet article, sans lesquels cette version n'aurait jamais vu le jour!

L’arrivée de nouvelles technologies comme l’impression, le télégraphe, la radio ou la télévision a engendré des espoirs de transformations politiques relatives à la diffusion de l’information et à l’élargissement de la participation aux débats publics. L’usage de ces inventions a été l’objet de luttes  : l’État et quelques grandes corporations se sont donné un quasi-monopole sur leur utilisation en mettant en place des réglementations de plus en plus complexes. Si le marché a pu rendre ces nouvelles technologies disponibles à tous et à toutes, les possibilités d’appropriation citoyenne et militante de ces technologies se sont paradoxalement réduites. L’informatisation d’une part grandissante des activités humaines et l’arrivée d’Internet ont créé des espoirs similaires de renouveau démocratique par un accès plus facile à l’information et la multiplication des débats publics, mais également une même volonté de contrôle des États et des intérêts privés.

Quel sera l’impact de l’informatisation sur le processus démocratique  ? Dans le milieu dit hacker, formé par des exploratrices et des explorateurs créatifs des possibilités de l’informatique valorisant le partage du savoir et la libre collaboration, on considère depuis longtemps l’informatisation comme une opportunité de rendre beaucoup plus souples et directs les processus démocratiques actuels, considérés comme désuets et inefficaces. Dans ce texte, nous allons décrire les sources de cette conception hacker de la démocratie et voir dans quelle mesure elle influence les processus démocratiques actuels.

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Blockchain: vers une utopie cypherpunk

[article publié dans le numéro 70 de la revue À bâbord]

Si la cryptomonnaie bitcoin est maintenant relativement bien connue, la «blockchain» (littéralement «chaîne de blocs») est la technologie qui en permet l’existence. Prouesse technique anonyme, la blockchain sera-t-elle révolutionnaire?

À l’heure actuelle, il existe de nombreuses cryptomonnaies moins populaires que le bitcoin qui utilisent néanmoins toutes des variantes du principe de la blockchain. Si on critique avec raison le bitcoin et les autres cryptomonnaies comme moyens d’évasion fiscale et de spéculation débridée, la technologie blockchain ouvre cependant de nouvelles possibilités qui mériteraient d’être analysées et prises en compte par la gauche. Pour la décrire, certain·e·s n’hésitent d’ailleurs pas à utiliser le qualificatif « révolutionnaire »: on prédit qu’elle aura un impact au moins aussi grand que l’arrivée d’Internet dans la vie publique.
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Culture hacker, hacks et création, création politique et politique de la culture

Ceci est une version en ligne d'un texte qui a été publié dans le no 15 des Nouveaux cahiers du socialisme.

La numérisation graduelle de l’information de toute nature, la globalisation des canaux d’échanges d’information numérique et l’accès grandissant aux outils informatiques pour traiter et produire cette information ont eu un impact indéniable sur l’ensemble des activités humaines. Les processus et les échanges créatifs ont aussi été influencés par ces changements technologiques.

L’accès aux premiers ordinateurs a donné naissance à une culture dite « hacker », centrée sur l’exploration créative de leurs possibilités. Cette culture est celle des hackers et des autres bidouilleurs informatiques de tout acabit. La curiosité et l’inventivité des hackers ont contribué de manière importante au développement de l’informatique et d’Internet. Tout en valorisant l’accomplissement de créatives prouesses techniques (« hacks »), les hackers sont mus par la croyance que l’accès général aux ordinateurs, à un réseau global et à de nouveaux modes d’interaction humain-machine peut transformer radicalement toutes les sphères de l’activité humaine. Cet optimisme se butant à des limites juridiques faisant obstacle aux développements des possibilités positives de l’informatisation, les hackers ont, au fil des années, articulé différentes conceptions des conditions politiques permettant de perpétuer sans entraves l’exercice de la curiosité et de la créativité au cœur de leur culture et de promouvoir ce qu’ils conçoivent comme les possibles impacts sociaux positifs de l’informatisation. Cela s’est cristallisé dans une défense farouche du libre partage de l’information et d’une certaine forme d’anti-autoritarisme exprimée à travers la coopération volontaire et l’adoption de modes alternatifs d’organisation du travail.

En adoptant les nouveaux outils informatiques, plusieurs artistes ont été influencés par cette culture et l’ont intégrée de différentes manières dans leurs œuvres ou directement dans leur processus créatif, allant de la simple illustration de cette fascination pour l’informatique à une participation active au monde hacker par l’exploration créative des nouvelles possibilités techniques et le partage de leurs inventions. Cette adhésion a permis de donner une dimension politique à l’art numérique.

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Syndicalisme et informatique libre — Une rencontre possible ?

Syndicalisme et informatique libre -- Une rencontre possible? , publié dans le numéro 63 de la revue À bâbord! et repris sur le site de Ricochet.

On le sait, le syndicalisme vise à défendre les intérêts des travailleurs et des travailleuses et à transformer la société par l’action collective de ceux-ci et celles-ci. Les luttes syndicales ont mené à plusieurs progrès sociaux majeurs comme la fin du travail des enfants, la diminution des heures de travail et l’instauration d’un salaire minimum.

Moins connu, le mouvement pour l’informatique libre vise quant à lui à établir une culture de l’appropriation collective des nouvelles possibilités créées par l’informatique par le partage de l’information technique et par la lutte contre toutes les formes de limitations légales à ce partage. Pour promouvoir cette culture, les « libristes » défendent aussi la liberté d’expression sur Internet, combattent les brevets logiciels, militent pour le libre accès aux publications scientifiques et prennent maintes autres positions connexes.

Lors de la dernière Semaine québécoise de l’informatique libre (du 19 au 27 septembre 2015), l’organisme FACIL, pour l’appropriation collective de l’informatique libre, a tenu une rencontre sur le thème très rarement abordé « Syndicalisme et informatique libre » afin de faire le portrait des liens entre ces deux univers. Ce texte se veut un bilan de cet événement.

On doit malheureusement faire le constat que ces deux mouvements n’ont trouvé pratiquement aucun point de rencontre, même s’ils pourraient être nombreux. Cette situation est déplorable, le mouvement écologiste a pourtant réussi à gagner un certain niveau d’appui syndical. Rien de tel pour l’informatique libre : au Québec, les rares mentions des logiciels libres dans le discours officiel des organisations syndicales portent presque exclusivement sur la question de l’octroi des contrats informatiques gouvernementaux qui, tel que reconnu par la Cour supérieure, exclut sans motif valable les logiciels libres pour favoriser les grands monopoles informatiques.

On doit aussi faire un constat similaire pour les associations faisant la promotion de l’informatique libre : elles n’ont généralement aucune position au sujet de l’informatique au travail ou du syndicalisme chez les programmeurs et programmeuses.

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Syndicalisme et informatique libre

Je co-organise pour FACIL, pour l'appropriation collective de l'informatique libre une discussion ouverte à tous sur le thème « Syndicalisme et informatique libre ». Cette activité aura lieu dans le cadre de l'édition 2015 de la semaine québécoise de l'informatique libre. La discussion portera autant sur la non-adoption des logiciels libres par les institutions publiques que sur le lien entre l'informatique libre et l'autonomie professionnelle, en passant par les conditions de travail en informatique et l'exploration des liens entre les positions des organisations syndicales et celles des organisations militantes du libre. Il ne s'agit donc pas d'un exposé sur les positions syndicales au sujet de l'informatique libre -- car il n'y en a pas vraiment ! -- mais d'une discussion pour faire le portrait des liens possibles et pour proposer des idées d'actions. Les organisateurs rêvent que cela mène à une position qui pourrait être reprise par des organisations syndicales ou à une recherche conjointe par ces organisation et FACIL.

La rencontre aura lieu au Cégep du Vieux-Montréal, local 4.01, mercredi le 23 septembre à 18h30.

Mise à jour février 2016: mon article Syndicalisme et informatique libre -- Une rencontre possible? inspiré des discussions ayant eu lieu lors de cette rencontre vient d'être publié dans le numéro 63 de la revue À bâbord! et repris sur le site de Ricochet.

The real privacy problem

Morozov, The real privacy problem, MIT technology review, octobre 2013.

He also recognized that privacy is not an end in itself. It’s a means of achieving a certain ideal of democratic politics, where citizens are trusted to be more than just self-contented suppliers of information to all-seeing and all-optimizing technocrats. “Where privacy is dismantled,” warned Simitis, “both the chance for personal assessment of the political … process and the opportunity to develop and maintain a particular style of life fade.”

Journée internationale du logiciel libre à Montréal

logo_Facil-160px-blanc« Depuis 2004, les libertés accordées par le logiciel libre sont célébrées internationalement à chaque année le troisième samedi de septembre et le Québec ne fait pas exception. » FACIL, pour l'appropriation collective de l'informatique libre, organise pour l'occasion un événement au Centre de recherche informatique de Montréal (CRIM), le samedi 21 septembre 2013. Voir le site officiel pour plus de détails.

« Gouvernance » démocratique de l’Internet

Dans l'article Urgent action required for democratising the global governance of the Internet Other News propose de mettre la « gouvernance » d'Internet dans les mains de l'ONU parce que la commercialisation croissante des services Internet menace l'Internet puclic. La dominance de Facebook, Amazon et cie pourrait en arriver à privatiser une partie des protocoles de communication.

Je ne peux m'empècher de faire le parallèle avec le monde du travail : quand les investisseurs profitent trop du gain en productivité qu'on fait grâce à une meilleure organisation de la collaboration, la réaction a été la mise en place de mécanismes pour protéger l'intérêt public au sein de l'État. En sommes nous là concernant Internet ?