Nathalie Garceau, Audrée T. Lafontaine et moi-même avons coordonné le dossier Pauvreté, un enjeu collectif parue dans le no 99 de la revue à bâbord paru dans le no 99 de la revue à bâbord. Illustrations du dossier par Anne Archet Les textes du dossiers paraitrons sur le site de la revue dans les mois à venir.
Présentation du dossier
« Nous nous appauvrissons ! » Ce constat actuel et généralisé occupe de plus en plus d’espace médiatique, bien plus qu’au moment où le collectif de notre revue a envisagé pour la première fois de consacrer un dossier à la question de la pauvreté. La multiplication du nombre d’articles et de reportages traitant d’une manière ou d’une autre de cette question nous a réjoui·es – enfin on commence à dénoncer que certaines personnes vivent dans des situations inexcusables de pauvreté ! Cette couverture élargie nous a aussi inquiété·es : si les réalités de la pauvreté sont grandement exposées, les racines du problème semblent trop souvent écartées.
Dans ce dossier, nous avons donc donné la parole à différents groupes afin d’approfondir ce constat général d’appauvrissement collectif. Pourquoi y a-t-il de la pauvreté ? Comment s’y prendre pour y mettre collectivement fin ?
La pauvreté est une forme de violence collective très pernicieuse. On tente de nous convaincre qu’elle est l’effet d’une conjoncture plus ou moins mystérieuse face à laquelle nous serions impuissantes. Pire encore : certaines personnes tentent de nous rendre individuellement responsables de la pauvreté – il suffirait de travailler plus, d’investir son argent ou de mieux le gérer.
La question de la pauvreté est présente dans l’ensemble des luttes chères à toutes les tendances de la gauche, que l’on parle de racisme, de féminisme, de travail, de logement, de santé, d’éducation, d’âgisme, d’égalité ou de droits fondamentaux, par exemple. La pauvreté des personnes est la conséquence concrète des inégalités sociales et économiques. Elle les fait entrer dans une spirale insoutenable en amplifiant les effets des inégalités sociales et politiques, qui, en retour, amplifient les inégalités économiques et la pauvreté.
Un même constat traverse les textes de ce dossier : la pauvreté est la conséquence de multiples choix politiques et nous pouvons la combattre ou l’éradiquer par l’action politique collective. La concentration des richesses due au capitalisme peut être combattue. Il faut s’allier aux diverses luttes sociales systémiques et refuser l’exclusion, la déshumanisation et l’exploitation. Ensemble, nous ne sommes pas impuissant·es !